Christine Montalbetti parle tout d’abord de quelques mots qui l’intéressent. Le premier mot
est :énergie. Elle se souvient d’une citation de Jean-Philippe
Toussaint. L’écrivain a besoin d’une impulsion semblable à de l’énergie qui
pousse à écrire. Elle estime qu’il y a quelque chose qui confine à la magie.
Quand elle écrit, elle pose sur son bureau d’autres livres qui jouent un rôle
d’inspiration qui crée l’énergie. Bonheur de la notation réussie. Elle lit un
paragraphe de l’Après-midi d’un écrivain de Peter Handke. Elle n’exclut pas la
possibilité d’une foi dans une sorte de principe artistique.
Le second mot sur lequel elle s’arrête est : maison. C’est un
lieu qui prend une importance très intense, lieu de l’écriture. Elle cite
l’œuvre de Duras, espace clos qui semble hors du monde, isolement et solitude
mais qui a des liens avec l’extérieur. Elle lit un extrait d’Ecrire de Duras ou
elle insiste sur la solitude. Elle cite aussi le musée Barbey d’Aurevilly dans
le Cotentin ; puis lit un extrait de Flaubert au travail, de ses habitudes
d’écrivain ; de ses exigences d’écriture. Elle précise qu’elle n’écrit que
devant une fenêtre et que l’écriture a aussi quelque chose de physique, une
manière de s’asseoir, de s’habiller. L’énergie provient aussi bien des œuvres
d’art que de l’extérieur. Elle parle de son voyage aux Etats-Unis, de sa
découverte de Oklahoma. Elle évoque les écrivains qui écrivent dans les cafés,
se demande comment ils peuvent écrire dans le bruit.
Le troisième mot est
: métalepse, qu’elle trouve être la figure de style la plus sexy
des figures de style, malgré son nom. Elle définit ce mot comme étant
franchissement de frontières qui sont en principe étanches. C’est une figure de
frisson. Elle revient sur sa rencontre avec Mike Jagger qu’elle a vu entrer
dans un restaurant de Londres, et elle établit le parallèle avec la fin de
l’ouvrage critique de Genette, Métalepse. On est les enfants du soupçon,
dit-elle. On aspire à un retour de croyance. Elle inclut des choses
métaleptiques dans ses romans. Son rêve est de créer une communauté entre ses
personnages, ses lecteurs, et elle. Besoin de garder des traces de son
expérience au monde. Ses personnages doivent véhiculer l’émotion qu’éprouve
l’écrivain envers ses lecteurs. Mais le personnage principal n’est pas
exactement son double. Elle parle de Ravel d’Echenoz. Tristesse et inquiétudes.
Biographies qui seraient des manières pour les écrivains de parler d’eux-mêmes.
Dans son premier roman, ambigüités sur la narratrice. Elle a besoin de
personnages flous pour véhiculer des émotions. La génération d’écrivains
actuels n’a pas fait la promotion d’elle-même, en inventant des concepts.
Peut-être, et Tanguy Viel l’évoque, faudrait-il parler de « génération fantôme
», notion qu’elle accepte assez bien. Peut-être qu’il est une certaine
mélancolie qui est une idée de la littérature.
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